Ce matin de novembre 2013, j’ai ouvert l’album de cartes postales de ma grand-mère, un vieil album défraîchi, dont la couverture cartonnée est ornée du dessin fané d’un brin de mimosa et de quelques violettes. Un album en mauvais état, si souvent manipulé, des fragments de pages pliés ou déchirés dépassant de la tranche.
Je l’ai ouvert au hasard. Sur la double page, sept cartes postales s’affichaient, les unes insérées verticalement, les autres horizontalement dans les fentes prédécoupées des pages de grossier papier gris. Des villes en ruine, visiblement détruites par des bombardements. Amiens. Clermont-en Argonne. La première guerre mondiale. Et cette odeur…
J’ai fermé les yeux. Je me suis retrouvée à Kergadoret, dans la cuisine, les deux coudes posés sur la grande table, écoutant Mamm (ma grand-mère, Marie Trellu) me conter les histoires de son enfance. Dire que cet album dormait, oublié, au fond d’un carton avec des tas de photos, de vieux papiers et cette vieille boîte en carton où ma grand-mère avait rangé ce qui reste de ce frère adoré, Yves, tué à Verdun en 1916.
Cette fois, je ne me suis pas contentée d’ouvrir l’album et de regarder distraitement ces vieilles cartes postales. Je les ai toutes sorties et regardées, méthodiquement.





Les Frères des écoles chrétiennes, disciples de Jean-Baptiste de la Salle, accompagnent largement le développement de l’école élémentaire en France au XVIIIème et au XIXème siècles avec des méthodes d’enseignement novatrices pour l’époque, notamment l’enseignement simultané par niveau dans la langue maternelle de l’enfant (et non plus en latin).

